Kea Trader : quel bilan pour l’environnement ?

Une première à Lifou

Ce sont des habitants de la tribu de Mou qui ont les premiers donné l'alerte. Ils ont retrouvé des boulettes de fuel sur leur plage.

Une pollution aux hydrocarbures touchait certaines plages de leur île pour la première fois. 

Des images amateurs nous étaient parvenues, nous les avions diffusées dans notre journal le 24/11/2017.

 "Nous on vit que de la mer. On sait pas si les poissons vont manger ce fuel."

Un habitant de Mou à Lifou, après l'arrivée des boulettes d'hydrocarbures en novembre 2017.

Toute la côte Est touchée 

Dans les mois qui ont suivi, de plus en plus de boulettes d'hydrocarbures sont retrouvées sur les plages des îles Loyauté, de la côte Est et de l'Île des Pins. Avec les cyclones Gita en février 2018, puis Hola en mars, l'épave du Kea Trader se dégrade de plus belle et les découvertes désagréables se multiplient sur nos littoraux, avec toujours plus d'hydrocarbures et de débris divers provenant du navire.

À Poindimié en juin 2018, et partout sur le territoire, les habitants s'attellent au nettoyage, pris en charge par l'armateur du navire. 

L'inquiétude des associations

L'impact environnemental de l'échouement inquiète les associations. Ensemble pour la planète (EPLP) déplore le manque de transparence sur le dossier et adresse une lettre ouverte au Haut-commissaire de la République le 24 mars.

Dans l'émission Bienvenue dans la Bande du 17/04/18, nous recevions Glenn Newland, de l'association environnementale Hô Ut à Touho à propos de la pollution issue du Kea Trader.

Lorsque l'on tombe sur des boulettes d'hydrocarbures, des précautions sont à prendre avant de les ramasser. Il faut notamment porter des gants à base de matériaux spéciaux et d'une bonne épaisseur afin de minimiser les risques de contact avec les produits toxiques.

"À Maré au début, les gens ont commencé à marcher sur les plages pieds nus, à ramasser par leurs propres moyens..."

Glenn Newland, secrétaire de l'association Hô Ut dans BDLB le 17/04/2018.

Où en est-on aujourd'hui ?

Aujourd'hui, un an après les premières découvertes de boulettes d'hydrocarbures, le bateau est dépollué. Il est probable que d'autres petites poches de fuel soient relâchées quand la coque va se disloquer un peu plus. Deux bateaux et une centaine de personnes de la société chinoise "Shanghai Salvage" aux commandes du chantier de démantèlement sont en permanence sur la zone du naufrage. Au premier semestre 2019, cette société devrait fournir l'équipement et enlever définitivement le porte-conteneur.

Dans les tribus du littoral, les habitants ne sont pas prêts d'oublier cet épisode dramatique. À Poindimié, l'arrêté concernant l'interdiction de pêcher est toujours en vigueur.