CALEDONIA CONFÉRENCE
Anthropologie de la mer et vision culturelle kanak de l’océan
10:00 – 12:00 120 min Caledonia
Direct
Tous publics
Conférenciers : Catherine Sabinot, anthropologue de la mer et ethnoécologue à l'Institut de recherche pour le développement et Jean-Yves Poedi, référent coutumier pour l’aire Ajië-Arho au sein du comité de gestion du Parc Naturel de la Mer de Corail et référent en matière d'océan pour le Sénat coutumier. L'océan est un lieu de valeur, un lieu patrimonial pour tous les Calédoniens. Pour les Kanak, il est porteur de sens à divers égards. Il est non seulement essentiel par sa richesse en faune et en flore, mais il est aussi au cœur de l'organisation sociale et politique. L'océan est avant tout une part de la culture, de la société. Ainsi, un requin ou une raie ne sont pas seulement des Elasmobranches, noms que donnent les scientifiques à leur famille. Ils sont aussi des grands-pères, des espèces ancêtres, que l'on se doit de respecter. Ils sont des gardiens qui veillent sur certaines couches de l'océan, certaines parties de la société. Ils sont aussi des messagers comme les tricots rayés, les oiseaux marins ou encore les tortues. Dans la société kanak, l’Homme appartient à la terre et à la mer et non l’inverse. Il est fait de liens. Quant à l’océan, il est un chemin de liens qui unit les peuples de l’Océanie. Il permettait jadis des échanges entre les peuples du Pacifique. Les hommes s’attachent toujours aujourd’hui à maintenir vivant ces chemins coutumiers, comme ceux liant Samoans, Tongiens et les habitants d’Ouvéa (Iaai) et Houaïlou (Waa Wi Lûû). Dans cette conférence Catherine Sabinot et Jean-Yves Poedi proposent de raconter ce que la mer peut raconter de la culture kanak, de rappeler les différentes dimensions que les Kanak donnent à l'océan. Il sera question des chemins des esprits, des espèces ancêtres, mais aussi de responsabilités envers l’océan et de coups de pêche. Il sera également question d'anthropologie, discipline des sciences humaines et sociales qui s'attache à décrire et à rendre compte des manières de voir le monde des habitants du caillou et à valoriser avec eux les savoirs et valeurs qu'ils souhaitent partager plus largement. (Conférence captée le 28 octobre 2024 à l’Université de la Nouvelle-Calédonie)